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Rj
Nourredine Rejraji
DE LA MATIERE NOIRE JAIlLLIT LA LUMIERE
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Le plein, le vide, la présence, l'absence, la lumière, la nuit, ...
Tout cela est Rj .
Vous ne saurez que fort peu de choses de lui, presque rien, seulement ce qu'il veut bien divulguer, non par désir d'entretenir un mystère, mais par humilité et par respect de ce qui compte le plus à ses yeux, la Nature et ses éléments, avec lesquels il est intimement connecté.
C'est au contact des arbres, de leurs racines, de leurs feuilles et de la respiration du vent qui les agitent qu'il puise son inspiration, sans attaches ni références à un quelconque courant artistique, sinon au seul ouragan éthéré de ses songes prophétiques.
Ce “Presque Rien ” qu'il nous infuse est le blanc du noir; le principe de la dualité sans lequel le Monde ne pourrait se perpétuer, comme l'amour ne pourrait exister sans la haine, le plein sans le vide, l'obscure sans le brillant ....
N'essayez pas de savoir ce qui est en lui, ce feu de douceur, cet esprit qui l'habite, vous ne pourriez ni le comprendre, ni intégrer en vous cette forme de sérénité impérieuse et de calme passionné qu'il porte en lui.
Cet homme est libre comme l'oiseau qui vole. Rj n'obéit qu'à lui-même.
Il possède la violence de la douceur, la vision perçante et éclairée de l'aveugle qui avance sur un chemin dont il ne doute pas .. Il mène une délicate lutte pour se surpasser, sans en tirer gloire, pour entrainer les observateurs dans une extase éblouissante. Il est ce qu'il fait, ses créations sont des caméléons mimétiques de ce qu'il est à l'instant où il les conçoit
L'œuvre qu'il présente sous le titre “Le Corbeau”, est fascinante à plus d'un titre, sans qu'un ordre puisse être donné dans l'abondance sans exubérance des symboles qui font l'essence de cette allégorie qui n'est ni un tableau, ni une sculpture, mais une expression de la lumière et de la vie en danse incessante.
Le corbeau est tout le contraire d'un oiseau de malheur, c'est celui qui, selon les légendes amérindiennes, a dérobé le soleil, la lune, l'eau et le feu pour donner aux hommes lumière et chaleur. Il était un grand oiseau blanc qui est devenu noir en transportant le feu pour l'offrir à ta vie humaine. C'est l'oiseau doté d'une intelligence supérieure, capable de comprendre les hommes et de parler leur langage.
Le noir monochrome qu'il utilise est la base de la lumière, apparu pour la première fois dans l'art contemporain avec l'œuvre de Malevitch en 1915, brisant les codes avec son "Carré noir sur fond blanc" en le présentant comme première œuvre du Suprématisme après la fin du mouvement Futuriste, comme la lumière de la liberté révolutionnaire en opposition à l'oppression tsariste.
Dans l'histoire de la peinture contemporaine, “l'Outrenoir” de Soulages marque dès 1979 le second évènement capital du XX ème siècle mettant en scène un noir monochrome matièré, dans ce cas précis, dont les reliefs captent la lumière.
Entre Malevitch et Soulages, puis après Soulages, toutes les manifestations d'un noir monochrome n'ont été qu'interprétations sans innovations, ou démonstrations d'un "presque noir" associant toujours un soupçon d'une autre couleur.





